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Call for papers: La recherche sur l’information dans l’espace francophone/Information research in the francophone world

[English version]

Quelles sont les spécificités nationales et linguistiques de notre activité scientifique ? Telle est la question que nous entendons poser à travers cette livraison de la revue internationale Information Research qui, indexée dans des bases de données comme ISI Web of knowledge, LISA ou INSPEC, est dotée d’un comité éditorial s’articulant en fonction d’aires géographiques (région luso-hispanique, Océanie et Sud Est Asiatique, Amérique du Nord…). Ce faisant, elle constitue le lieu idoine pour faire émerger de nombreuses interrogations à propos de recherches françaises et francophones : d’où parlons-nous ? Comment définissons-nous nos propres recherches sur l’information ? Et comment nous positionnons-nous vis-à-vis de recherches sur l’information issues d’autres sphères scientifiques ? Instruments d’une réflexivité pensée sur le mode d’une internationalisation, ces questions appellent de nombreuses pistes de réponse que nous prétendons seulement esquisser ici.

Il nous semble tout d’abord pertinent d’appréhender la genèse de nos recherches sur l’information, par exemple à travers l’influence de ceux qui peuvent être considérés comme les « instigateurs » des Sciences de l’Information et de la Communication : Roland Barthes, Robert Escarpit et Jean Meyriat. Interroger leur postérité serait ainsi l’occasion de s’interroger sur l’existence d’une culture scientifique commune aux recherches françaises et francophones sur l’information, voire de tenter de cerner les modalités de transmission d’un patrimoine intellectuel à travers par exemple l’évocation d’œuvres semblant peu à peu tomber dans l’oubli (pensons par exemple, parmi bien d’autres, aux travaux de Robert Estival). Sans doute serait-il également intéressant de questionner ces origines et cette lignée en terme d’identité.

Si la période de création des Sciences de l’information et de la communication en tant que discipline académique se caractérise dans un premier temps par des travaux d’origines sémiotique, littéraire ou esthétique, son évolution et son morcellement actuel invite à saisir la valeur d’un tel héritage.

Enfin, une dernière spécificité, peut-être la plus essentielle, gagne certainement à être évoquée : la volonté de développer des recherches dans le champ de sciences « de l’information et de la communication ». L’association de ces deux termes constitue en effet une réelle singularité vis-à-vis de l’Information science ou des Information studies ayant cours dans d’autres aires et traditions scientifiques, et nous invitons des chercheurs à se demander si là ne réside pas un véritable enjeu : manifester un champ scientifique dont l’appellation tend à renforcer des lignes de clivage entre deux notions alors même qu’elle affiche leur articulation. Parler « d’information et de communication » n’est-ce pas en effet avoir recours à un usage qui ne serait plus scientifiquement fondé – si tant est qu’il l’est jamais été (cf. J. Meyriat cité par J.F. Tétu, 2002) - , ou plus exactement qui ne mettrait pas en évidence la singularité de notre espace scientifique et linguistique ? L’originalité de travaux comme ceux d’Abraham Moles n’est-elle pas par exemple de démontrer que l’on ne saurait comprendre l’information (notamment au sens des « news » américaine) sans prendre en compte une perception esthétique et graphique relevant de la communication ? De même, les propositions d’Yves Jeannerey ne nous invitent-elles pas à penser l’information sous l’angle d’une transmission et d’une circulation au sein du corps social ?

Plutôt que d’apposer ou d’opposer deux notions, il s’agit bien de les penser ensemble comme pleinement complémentaires, instruments lieu d’une rencontre. Cet horizon nous invite à considérer les tenants et aboutissants d’une notion « d’information » qui relèverait d’un modèle différent d’une science de l’information à l’anglo-saxonne. Ne renvoyant pas l’étude de la communication au champ des Media studies, la recherche sur l’information esquisserait alors un champ scientifique proprement francophone que nous proposons aux chercheurs d’interroger. Toutes les méthodes, théories et positions sont ici les bienvenues afin d’appuyer ou d’infirmer une hypothèse que nous envisageons comme un possible objet de réflexion pour notre communauté.

Editors

Benoît Berthou et Caroline Courbières

Publication date

The thematic issue is planned for publication in September 2017. On average, papers take approximately eleven months from submission to publication. This means that papers should be submitted through the journal management system by the end of January 2017. If earlier publication is possible we shall rearrange our schedules. The journal's author instructions should be used in preparing papers